-Aujourd'hui, dans notre émission, un âne !
Pourquoi un âne ? Parce que c'est un grand spécialiste du son "an".
-Meuh !
-Enfin, normalement.
Le sujet de notre émission est donc le son "an".
-Coin-coin !
-Non, pas "oin", "an". Bon, alors.
Il y a quatre façons de former ce son.
Avec le "a" et le "n", le "a" et le "m", le "e" et le "n" et, enfin, le "e" et le "m".
Mais alors, pourquoi "em" plutôt que "en" ?
Et pourquoi "am" plutôt que "an" ?
Pour répondre à ces épineuses questions, nous accueillons le "n".
Bonjour, M. N, enchanté.
Qu'est-ce qui se passe entre vous et le "m" ?
-Je vais vous dire, il prend ma place.
Devant un "p", un "b" ou même un "m", il me remplace.
On m'ampute, on me remballe sans ambages et on m'emmène voir ailleurs.
Ce n'est pas juste.
Je suis le "n" et j'ai la haine.
-Vous voulez dire que le son "an" s'écrit "am" ou "em" devant les lettres "b", "p" et "m" ?
-Oui, alors que tout le monde sait que le "a" et le "e" m'aiment plus que le "m".
-À ce propos, qui du "a" ou du "e" est le plus souvent à vos côtés ?
-Si on devait comparer les mots qui commencent par le son "an", on verrait qu'il y en a beaucoup plus qui s'écrivent avec "en".
Mais rassurez-vous, avec le "a", on se rattrape.
On se retrouve, lui et moi, sautillant dans les participes présents.
Je pourrais vous le dire en chuchotant.
On se retrouve sautillant dans les participes présents.
-Oui, on remarque que les participes présents se terminent par "ant", que l'on écrit "an".
-Par contre, avec le "e", on se retrouve très souvent dans les adverbes, une phrase que je pourrais dire théâtralement.
Le "e" et moi, on se retrouve très souvent dans les adverbes !
-Et oui, les adverbes avec le son "an" se terminent toujours par "ent".
(L'âne hurle à la mort.)
-Non, pas "ou", "an", c'est agaçant, à la fin.
Pour conclure, il faut savoir que ce son s'écrit exceptionnellement "aon" dans trois mots : dans "faon", "paon" et "taon".
La prochaine fois, comptez sur moi, ce sont eux que je prendrai comme spécialistes du son "an".
-Hi-han !
-Tout de même, il était temps.
-Coin-coin, coin-coin !
-Oh non...