-M. Ronfleur se préparait pour les grandes vacances, le seul moment de l'année où il pouvait vraiment se reposer, quand Émilie cria à l'aide.
M. Ronfleur avait peur de rater son bateau, mais il ne put résister devant la mine de la petite fourmi.
-Cette année, c'est moi qui pars en vacances.
Mais à une condition, je dois écrire à mes cinquante-neuf cousines.
C'est la règle, dans ma fourmilière.
L'une part et fait voyager les autres avec ses cartes postales.
-Bravo, vous en avez de la chance.
Moi aussi, je pars en vacances et je ne voudrais pas rater mon...
Je ne peux pas partir comme ça, il me manque le principal.
Sans timbres, pas de cartes postales.
Et sans cartes, pas de cousines contentes et donc, pas de voyage.
Achetez vos timbres et le tour sera joué.
-Mais ce n'est pas si simple.
Il m'en faut cinquante-neuf et ils les vendent par carnets de huit.
Du coup, je ne sais pas combien de carnets je dois acheter.
Vous pourriez m'aider, M.
Pour avoir cinquante-neuf timbres avec des carnets de huit, je vais diviser 59 par 8.
Parce que 8 fois 7 égale 56, plus 3, ça fait 59.
Donc, si vous achetez sept carnets de huit timbres, il va vous en manquer trois.
Ça ferait un drame entre mes cousines, si trois d'entre elles n'avaient pas leur carte.
Nous pourrions essayer avec huit carnets.
Il vous resterait cinq timbres.
Donc, si vous achetez sept carnets, il vous manquera trois timbres.
Et si vous en achetez huit, il vous restera cinq timbres.
-Il me faut huit carnets.
Que vais-je faire des cinq timbres restants ?
-Je ne sais pas pour vous, mais moi, je dois partir, maintenant.
Autrement, je vais rater mon...
-J'ai trouvé ce que je vais faire avec mes cinq timbres.
Je pars une petite semaine.
Donc, je vais vous écrire tous les jours pour vous raconter mon voyage.
-Et c'est ainsi que M. Ronfleur, qui rêvait pourtant de ne rien faire pendant ses vacances, se découvrit une passion pour la lecture de cartes postales.